Concours SLAM en Allemand

Concours SLAM en Allemand

La finale du  premier concours Slam de poésie en Allemand, Slam poetry,  s’est déroulée le 25 mai 2018 au collège Laurent Mourguet à Ecully.

Les élèves des lycées René Cassin de Tarare, Marcel Sembat et Jacques Brel de Vénissieux ainsi que les collèges Aimé Césaire de Vaulx-en-Velin, Les Pierres Dorées du Bois d’Oingt, Françoise Dolto de Chaponost, de l’académie de Lyon, ont été les finalistes de ce grand concours. L’animation du concours a été assurée par les élèves de la seconde ABIBAC du lycée Jean-Perrin.

Monsieur Grand, IA-IPR d’allemand,  explique dans la capsule vidéo ci-après, l’origine du projet.

 

 

La seconde Euro allemand, du lycée Renée Cassin de Tarare a gagné cette première édition,  entretien avec Madame Christine Marcus, professeure d’allemand :

 

Madame Marcus, comment avez-vous préparé vos élèves au concours « Slam » ?

Après une brève présentation de quelques slameurs allemands et quelques explications sur l’origine du slam, les élèves de Seconde EURO ont préparé leurs propres slams en 5 séances environ. Certains étaient très sceptiques par rapport à l’aboutissement de ce projet. Moi-même, je ne savais pas encore où ce projet allait nous emmener. Nous avons commencé par fouiller le dictionnaire bilingue pour trouver des mots qui riment. Les élèves se sont entraînés à la prononciation et ont présenté leurs rimes en groupes. Cela a déjà donné des résultats intéressants car beaucoup de nouveaux mots ont été trouvés.

Ensuite, j’ai invité les élèves à travailler sur une structure d’un slam déjà existant, de trouver leur propre réalisation grâce aux rimes repérées au préalable: « Gibt es das…? » (Brauer/Bötebach)

L’étape suivante était la création de LEUR propre slam. Après avoir choisi une thématique (certaines déjà travaillées en classe comme le harcèlement), les élèves se sont mis à la recherche de mots (noms, verbes, adjectifs…) et je leur en ai proposés d’autres également sous forme d’association ou de liste.

J’ai conseillé aux élèves de choisir un modèle ou une structure de phrase sur lesquels ils pouvaient s’appuyer. C’était la phase la plus délicate, mais aussi l’une des plus intéressantes car les élèves faisaient déjà un choix pour ‘ficeler’ leur poème. Il est vrai que certaines structures de phrase se prêtent mieux pour aborder certains thèmes que d’autres. 

Le slam « Die Stadt » est une vue impressionniste sur la ville moderne (l’anonymat, la pollution, le rythme de vie, les transports…). Les élèves s’étaient inspirés d’un poème de Ernst Jandl (« Die vielen Buchstaben ») dans lequel on trouve beaucoup de relatives, donc des phrases plutôt longues. Les slams des autres élèves étaient plutôt constitués de vers assez brefs, notamment le slam « Die Liebe ». L’élève y raconte dans un langage réduit une histoire d’amour qui n’a jamais pu démarrer en raison de différents obstacles. Chaque slam est susceptible de faire passer un message ou un appel. Certains élèves ont utilisé un refrain, scandé en cœur comme dans le slam sur le « Mobbing ». Pendant la formation, Bas Boetcher (écrivain, et poète slam allemand) nous avait expliqué qu’un refrain permettait de rythmer son slam, de faire passer un message ou un appel et qu’il était important de lui donner une bonne ‘sonorité’ par le rythme, les pauses, les consonnes qui ‘claquent’.

La prestation des élèves a été époustouflante et pourtant, la production de slam n’a pas dû être une activité facile ?

La principale difficulté rencontrée était pour les élèves de travailler dans une langue étrangère. Comment chercher et trouver le lexique adapté, comment trouver des rimes, comment assembler les mots pour créer un poème qui sonne bien?

J’ai laissé les élèves travailler assez librement, mais j’ai ressenti que plusieurs élèves avaient besoin d’être guidés et conseillés pendant le processus d’écriture. Arrivés à la dernière étape, la préparation de la présentation, les élèves se sont entraînés en classe, chez eux  ou à l’aide d’enregistrements que je leur avais fournis. Si nous avions eu un peu plus de temps, j’aurais bien aimé explorer davantage la dimension théâtrale qu’offre le slam, comme cela nous a été présenté par les élèves du collège F. Dolto à Chaponost.

Madame Marcus, quel est votre retour d’expérience ?

C’était une expérience très enrichissante pour les élèves et pour moi. Ces séances de slam leur ont permis d’avoir une autre approche de la langue allemande, plus ludique et créative. En même temps, les élèves ont pu enrichir leur lexique, réviser et manipuler des structures (sans passer par des exercices de grammaire!) et réfléchir à différents sujets qui les motivent.

Je trouve personnellement très intéressant de sensibiliser les élèves à la dimension poétique de la langue (allemande) et de les inciter à écrire leurs propres textes. J’espère que cette initiative d’un concours ou festival de slam se renouvelle encore dans notre académie les années à venir.

 

Propos recueillis par Marianne Crémillieu, chargée de mission à la CARDIE

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