PROJET CULTUREL « ART ET INDUSTRIE NUMÉRIQUE » 2018

PROJET CULTUREL « ART ET INDUSTRIE NUMÉRIQUE » 2018

 
En mars, Brigitte Aguiléra, professeure d’arts appliqués au lycée professionnel privé Sainte-Marie de Saint-Étienne, nous faisait découvrir le projet Art et industrie numérique. Aujourd’hui, elle revient sur la participation de ses élèves à l’exposition temporaire « Urbanus Cyclus, le vélo dans la ville » qui se tient jusqu’au 7 janvier 2019 au musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne.

Brigitte, pouvez-vous nous présenter l’origine et l’organisation de cette participation à cette exposition temporaire ?
Au départ, une trentaine d’élèves enthousiastes des sections Communication visuelle et Photographie ont participé à un défi collectif au sein du lycée du 5 au 9 février 2018. Ce fut un temps fort dans la vie de notre établissement pendant lequel on a testé, dans la bonne humeur, de nouvelles pratiques pédagogiques -tel que le « learning by doing »– pour abattre les frontières entre les disciplines et entre les sections et pour partager une expérience de l’autonomie et du travail collaboratif où chacun trouve sa place naturellement et révèle ou acquiert des capacités.
Ils ont fait des recherches, conçu et réalisé des affiches et objets imprimés en 2D et en 3D sur le thème du cycle urbain avec l’aide de professionnels, le FabLab Open Factory, l’association Inkoozing -impression sérigraphique artisanale- et Lucile Schrenzel, designer en 3D. Cette dernière est intervenue au lycée pour aider les élèves à utiliser SketchUp, un logiciel de modélisation 3D pour dessiner des pièces destinées à la customisation du vélo et des accessoires (gilets et casques). Les élèves se sont ensuite déplacés au FabLab Open Factory pour utiliser les imprimantes 3D, les plotters et la découpe laser pilotée par ordinateur. En se servant de la déclinaison des dessins vectoriels 2D, ils ont découpé des stickers en tissu fluo et rétro-réfléchissant et des objets en 3D pour, ensuite, customiser un vélo, des gilets jaunes et des écharpes. Puis, Marie-Ève Matichard de l’association Inkoozing est venue avec son matériel de sérigraphie pour imprimer les tee-shirts, les écharpes et les ponchos.
Les élèves de 3ème Prépa Pro ont aidé à l’impression sérigraphique de gilets jaunes et de garde-boue. Ils ont également visité le FabLab.

Puis les élèves, photographes et infographistes, ont uni leurs compétences pour réaliser une série d’affiches numériques sur la base d’une charte graphique élaborée ensemble. Ils ont composé les affiches avec des dessins vectoriels réalisés préalablement en salle de PAO (publication assistée par ordinateur).
 


La communication sur l’évènement se fait sur Instagram.
Quels étaient les objectifs visés ?
Il s’agissait de rendre l’élève acteur et responsable de sa formation en lui laissant la liberté de s’investir dans le projet à la hauteur de ses moyens, à son rythme, dans le domaine d’action de son choix pour qu’il ose apprendre à se connaître, pour qu’il identifie ses points forts, ses points faibles et ses axes de progression sans peur du jugement.
Un autre objectif était que l’élève, par ses visites et ses rencontres avec le personnel du musée, par sa participation à l’installation de l’exposition, se familiarise avec cet univers, se l’approprie et s’ouvre à la culture, à la société et ses mutations.
Les échanges avec le monde du travail sont instructifs, ils amènent réflexion et questionnement sur sa propre orientation.
Le Faire/Make permet de rendre concrets les apprentissages scolaires et théoriques et de leur donner du sens. Après avoir expérimenté les méthodes et connaissances dans un projet concret et global, les élèves perçoivent mieux l’intérêt d’étudier les bases. Ils osent essayer, expérimenter et apprennent à accepter l’échec comme une étape de l’apprentissage. Ils reprennent confiance en leurs capacités qu’ils valorisent et prennent conscience de leur savoir-être.
Un mot de conclusion ?
Pour mener à bien ce projet, les élèves ont dû se répartir les rôles, les responsabilités et les tâches à accomplir pour être plus rapides et plus efficaces. Ils ont appris à mieux se connaitre et à accepter leurs limites. Les tensions dans la classe ont diminué et la compétition a régressé pour laisser place à plus d’entraide.
Il reste à installer l’exposition et à fêter l’évènement avec les parents, l’équipe pédagogique, les intervenants et le personnel du musée et son public lors du vernissage de l’exposition.

Propos recueillis par Marianne Crémillieu, chargée de mission à la CARDIE
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