
Rencontres de l’innovation 2020 dans le Rhône
« Quelles pratiques innovantes pour réduire les inégalités ? »
Ces rencontres de l’innovation, organisées conjointement par la Dfie-Mie, le réseau Canopé et la DSDEN du Rhône, ont eu lieu le 19 février 2020 à l’atelier Canopé 69 de Lyon.
Après un accueil chaleureux et gourmand agrémenté par le visionnage du projet de vidéoart « City Life » de Louise Sanji Mina, les animateurs ont actionné un compte à rebours, invitant les 70 participants à rejoindre les dix espaces de création prévus pour regrouper en équipes des personnels multi-catégoriels et multicolores, chacun portant une étiquette nominative de la couleur de son statut : facilitateur, mentor, enseignant 1er et 2nd degrés et partenaires (chefs d’établissement, inspecteurs, parents, membres d’association).
Ouverture
Aline Vo Quang -Directrice académique adjointe des services de l’éducation nationale du Rhône-, Jean-Philippe Debilly -inspecteur du 1er degré chargé de l’innovation- et François Morel -directeur de l’atelier Canopé 69- ont alors ouvert l’évènement en soulignant l’intemporalité des inégalités scolaires malgré les efforts d’innovation constants de l’institution et de tous ses personnels.
Activités
Une fois informées des enjeux et des attendus, les équipes constituées -outillées de post-it de différentes couleurs, de feutres, de colle, de ciseaux…- ont commencé leur itinéraire de création, rythmé par le son d’un tramway les acheminant de station en station, d’activité en activité. Elles ont pu faire appel à des facilitateurs et à deux mentors –Alain Georges et Jean-Luc Vidalenc dont il sera question infra- à chaque fois qu’elles ont eu besoin d’aide et de conseil.
En premier lieu, les participants ont réfléchi, individuellement, à la notion d’inégalité, puis échangé avec leur groupe avant d’afficher leurs définitions au mur. Chaque équipe a ensuite pris connaissance de la situation qui lui a été attribuée (famille monoparentale, élève rejeté par sa famille, langue maternelle interdite…) et pour laquelle elle devait trouver des pistes, des modalités et des leviers pour réduire cette inégalité. Chacun a d’abord écrit ce qu’il ne fallait pas faire pour ensuite transformer, collectivement, les mauvaises idées en bonnes idées et les afficher. Puis, l’équipe a imaginé une ou des réponses à sa thématique et créé une affiche à partir de ses bonnes idées et de 3 images les plus illustratives choisies parmi les dix qui lui avaient été proposées.
Interventions et ressources
Ce marathon de la création au rythme très soutenu a été ponctué par des moments d’enrichissement et de partage d’expériences et de ressources :
Alain George -directeur de l’école Paul Éluard de Pierre-Bénite- a présenté le projet de territoire « En associant leurs parents, tous les enfants peuvent réussir » mené conjointement par des professionnels de l’éducation, des représentants de la ville de Pierre-Bénite, le centre social Graine de Vie, ATD Quart-Monde et des parents : une démarche de co-réflexion et de co-formation pour construire des relations parents-enseignants d’égal à égal et pour mettre en œuvre des actions de coopération pour accompagner le parcours scolaire des enfants.
Jean-Luc Vidalenc -membre du CASNAV et ancien formateur départemental du pôle allophone, menant actuellement une recherche sur le plurilinguisme- a exposé différentes stratégies linguistiques familiales et leur impact sur le développement du langage et sur le parcours social et scolaire des enfants. Bien que ces stratégies relèvent de la sphère privée, elles concernent néanmoins les équipes pédagogiques et éducatives. Son diaporama « Parcours scolaire et inégalités : langues et langage en question».
Interview de Jean-Luc Vidalenc par Antoine Quevreux : Qu’est-ce que le plurilinguisme ?
A été également projetée la courte vidéo « La cour de récréation » de la géographe Édith Maruéjouls qui a fait travailler, avec une enseignante de français, des élèves d’une classe de 5ème sur le positionnement des filles et des garçons dans l’espace de la cour de récréation.
Forum
L’après-midi s’est achevé par un forum ; les participants ont déambulé pour découvrir les productions des autres groupes et échanger avec leur ambassadeur.
Ils ont apprécié, d’après l’enquête de satisfaction menée « à chaud », d’avoir à réfléchir individuellement et collectivement sur des situations singulières, de devoir faire consensus au sein du groupe, de cheminer de la découverte jusqu’à la recherche de solution. Ce moment de partage dynamique et stimulant leur a permis de s’enrichir, de prendre du recul sur leurs pratiques professionnelles et de créer des liens avec des acteurs multiples et leur a donné envie de participer à nouveau à ce type de manifestation.